On pourrait s'étonner que tu n 'aies pas toi-même écrit Adam et Yves sur le thème de l'homosexualité...

"Je suis tombée par hasard chez Maxime Le Forestier sur un texte, Adam et Yves. J'ai d'abord pensé qu'il était de lui et je l'ai gentiment insulté, en le traitant d'enfoiré, tellement c'était bien vu. C'est vraiment le texte que j'aurais aimé écrire. Il m'a expliqué qu'il était signé de Joëlle Kopf, l'auteur de Femme libérée, une chanson que j'ai adorée à l'époque".

Tu es consciente de prendre ainsi une frange importante de ton public dans le sens du poil...

"Oui, je sais que certains vont me taxer de récupération ou de démagogie. Je m'en fiche.
C'était important pour moi. La plupart du temps, je fais un travail d'autiste, mais j'ai aussi besoin d'un récepteur. Très souvent, à la fin d'un concert, je discute avec des couples d'homos des deux sexes, qui me réclament une chanson qui soit plus ludique que celles qui existent déjà, comme Comme ils disent d'Aznavour. J'ai d'abord voulu faire une ballade intemporelle, puis j'ai préféré faire un hymne. J'ai voulu éviter de parler de l'homo-sexualité à travers les dragqueeens, le sida ou le stylisme. Je suis partie de l'idée qu'Adam et Yves formaient simplement un couple différent, ni pervers, ni pathologique. En qualité d'hétéro, je voulais en parler en termes d'hétéro, sans porter de regard original sur ce couple dont le choix de vie repose sur la sexualité et qui peut, comme tout autre couple, avoir ses travers quotidiens et ennuyeux".


(Propos extraits de Platine novembre 2001)

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