On
pourrait s'étonner que tu n 'aies pas toi-même écrit
Adam et Yves sur le thème de l'homosexualité...
"Je
suis tombée par hasard chez Maxime Le Forestier sur un texte,
Adam et Yves. J'ai d'abord pensé qu'il était de lui et
je l'ai gentiment insulté, en le traitant d'enfoiré, tellement
c'était bien vu. C'est vraiment le texte que j'aurais aimé
écrire. Il m'a expliqué qu'il était signé
de Joëlle Kopf, l'auteur de Femme libérée, une chanson
que j'ai adorée à l'époque".
Tu es
consciente de prendre ainsi une frange importante de ton public dans
le sens du poil...
"Oui,
je sais que certains vont me taxer de récupération ou
de démagogie. Je m'en fiche.
C'était important pour moi. La plupart du temps, je fais un travail
d'autiste, mais j'ai aussi besoin d'un récepteur. Très
souvent, à la fin d'un concert, je discute avec des couples d'homos
des deux sexes, qui me réclament une chanson qui soit plus ludique
que celles qui existent déjà, comme Comme ils disent d'Aznavour.
J'ai d'abord voulu faire une ballade intemporelle, puis j'ai préféré
faire un hymne. J'ai voulu éviter de parler de l'homo-sexualité
à travers les dragqueeens, le sida ou le stylisme. Je suis partie
de l'idée qu'Adam et Yves formaient simplement un couple différent,
ni pervers, ni pathologique. En qualité d'hétéro,
je voulais en parler en termes d'hétéro, sans porter de
regard original sur ce couple dont le choix de vie repose sur la sexualité
et qui peut, comme tout autre couple, avoir ses travers quotidiens et
ennuyeux".