Aux
armes citoyennes est une chanson plus grave, qui pourrait faire écho
à Sous le voile. Etes-vous féministe dans l'âme?
Non,
je suis avant tout féminine. J'ai tâché de ne pas
faire de cette chanson une opposition entre une fille et un garçon.
J'ai tenu à ajouter ces deux phrases importantes dans le refrain:
" Aux hommes qui nous aiment, ensemble marchons... ". Cela
évite de lui donner un côté " chienne de garde
". Je ne suis pas féministe, car j'ai la chance de jouir
d'une totale liberté et de me sentir bien dans ma peau de fille.
On constate que dans les pays où la femme est opprimée,
l'homme l'est aussi. Or j'appartiens à une génération
informée sur ce qui se passe dans le monde, qui pourrait avoir
accès à l'action, mais qui ne fait rien pour faire changer
les choses. J'en fais l'autocritique: mis à part quelques engagements
anonymes et quelques participations à des actions plus médiatisées,
je ne fais rien!
Dans
"Aux armes citoyenne" vous dites:
"A celle qu'on supprime pour un peu de peau dévoilée".
Véronique Sanson avait reçu des menaces en chantant "AIIah
!". Y avez-vous pensé?
Pas
une seconde. Quel est le risque? Des lettres d'insultes, peut-être.
J'ai écrit ce texte après avoir vu sur Internet qu'une
Afghane avait été lapidée parce qu'elle avait laissé
apercevoir un bout de son bras à la fenêtre de sa voiture.
J'ai voulu en faire une chanson féminine, pas féministe,
pour mieux y inclure les hommes qui pensent comme nous. "A nous,
mes frères qui laissons faire" est la phrase que je retiens
de ce texte. C'est un constat d'échec aussi.