On éteint, c'est un réquisitoire contre les tabous et la morale?

" C'est-à-dire que j'ai l'impression qu'on n'est quand même pas très éduqué au plaisir. On nous interdit les choses avant qu'on ait pu les vivre, avant qu'on ait pu les choisir ou non. Ensuite, ça prend du temps de réapprendre à ne pas se contenter de ce qu'on a appris, de chercher son propre chemin.
Ce qui est clair, c'est qu'on est tous en recherche d'amour, de l'amour qui nous a manqué petits. C'est cela que dit la chanson comme beaucoup d'autres. C'est même le thème récurrent de beaucoup d'artistes".

Dans cette chanson vous semblez entière, très concernée. Est-ce auto-biographique?

" Oui. Quand j'emploie le " on " ce que je dis est très intime et dépeint aussi l'intimité des autres. On court beaucoup après l'apaisement. après une soif d'amour. Le morceau correspond à un cycle de vie où je suis tantôt la fille, la mère, le père. le bourreau... Etant enfant, j'ai eu des manques comme tout le monde... Cela fait partie des fragilités que mes parents m'ont léguées, comme on leur en avait légué avant. C'est aussi pour cette raison que je suis devenue musicienne. Leur affection est passée par l'apprentissage de ce qui est pour moi une seconde langue vivante, que je parle avec sûrement plus de spontanéité. Je suis une bavarde et j'accumule donc les phrases formelles et inutiles. Dans la chanson, j'essaie d'être dans le sens et moins dans la forme".


(Propos extraits de Carrefour magazine et du Figaro magazine 2001)

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